Ces dernières années, les spéculations sont allées bon train au sujet des rémunérations des plus grands experts en intelligence artificielle travaillant pour de grandes sociétés technologiques. En effet, il est très difficile de trouver les vrais chiffres. Mais tout à changer cette semaine, lorsque Cade Metz, un journaliste du New York Times, a révélé être tombé sur une fiche d’imposition d’OpenAI qui présente les salaires de effectifs ainsi que leurs bonus. Open AI est un laboratoire de recherche spécialisé dans l’intelligence artificielle, fondé par Elon Musk, le PDG de Tesla. Ces chiffres ont de quoi faire tourner la tête, surtout lorsque l’on sait qu’il s’agit d’une organisation à but non lucratif. L’entreprise, qui affirme œuvrer afin que l’intelligence artificielle puisse être bénéfique pour tous, a été fondée à San Francisco en 2015. Son directeur de la recherche, Ilya Sutskever, a reçu plus de 1,9 milliards de dollars (1,55 milliards d’euros) en 2016, alors qu’Ian Goodfellow a déjà reçu 800 000 $ (654 000 €) alors qu’il n’a été embauché qu’en mars. Les deux hommes viennent directement des laboratoires de recherche de Google. Le roboticien Pieter Abbeel, qui a rejoint l’entreprise après avoir quitté son poste à l’université de Californie à Berkeley en juin 2016, a touché 425 000 $ (347 000 €) pour sa première année chez OpenAI. Ces chiffres comprennent les primes de recrutement, il est donc difficile de déterminer le montant réel des salaires. Les plus grandes entreprises au monde exerçant dans le domaine des nouvelles technologies se livrent une guerre féroce pour attirer les meilleurs chercheurs en intelligence artificielle. Les salaires ont donc augmenté très rapidement pour faire face au manque de candidats. Beaucoup de ces entreprises débauchent directement de grands professeurs d’universités prestigieuses telles qu’Oxford, Cambridge ou encore Stanford. Il est fort probable que certains employés d’entreprises comme Google, Facebook, Amazon, Apple et Microsoft soient encore mieux rémunérés que ceux d’OpenAI, grâce à leurs stock options. Rappelons qu’OpenAI est une organisation à but non lucratif. DeepMind, une société d’intelligence artificielle londonienne rachetée par Google pour 600 millions de dollars (490 millions d’euros) en 2014, a dépensé près de 128 millions de dollars (104 millions d’euros) pour rémunérer près de 500 employés en 2016, selon leur déclaration auprès de la chambre des entreprises britannique. Ce qui revient à environ 276 000 $ (225 000 €) par employé. En 2016, Steven Cave, le directeur du centre pour l’avenir de l’intelligence de l’université de Cambridge, qui a pour but d’analyser l’éthique et la gestion de l’IA, a déclaré : « Les sociétés de la tech proposent de grosses sommes d’argent aux meilleurs chercheurs pour les attirer dans leurs girons. Lorsqu’une personne est fortement intéressée par un projet de recherche, tout le monde se rue dessus. Aujourd’hui, nous sommes à la recherche de solutions créatives pour résoudre ce problème. Nous comprenons que les jeunes gens ambitieux souhaitent travailler pour ces entreprises renommées et gagner beaucoup d’argent, et c’est normal. Mais en même temps, nous espérons que de jeunes esprits puissent également être motivés par le défi intellectuel proposé par les problèmes sur lesquels nous travaillons et pour faire quelque chose qui fasse une différence ».
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