Ils dénoncent un «management par la terreur » sur cette ligne qu’ils qualifient de «très difficile ». Pour compenser le mouvement, des chauffeurs vont être réquisitionnés, ce qui entraînera la fermeture de….cinq lignes. «Vous voyez là par exemple j’ai failli écraser un vélo », lâche Ali* tout juste descendu de son bus de la ligne TVM. Le machiniste n’aura pas le temps de terminer la cigarette qu’il vient juste d’allumer. Ni même de « faire pipi ». Le départ est « imminent » en gare de Saint-Maur Créteil. Il lui faut remonter. Un autre bus partira dans trois minutes. C’est pour dénoncer entre autres cette «pression » vécue au quotidien qu’un mouvement de grève est prévu ce samedi au dépôt bus de Thiais. D’après la CGT, 80% des machinistes de la ligne TVM, qui relie Saint-Maur à Antony (Hauts-de-Seine) vont y participer. Des salariés par ailleurs marqués récemment par le décès d’un de leurs collègues écrasé par son propre bus. Un accident pour lequel une enquête interne a été ouverte. Ali sera en grève. Un an et demi qu’il est sur cette ligne, et il en parle comme d’un « vrai calvaire ». Pourquoi ? «C’est la ligne phare de la RATP, mais tout est fait pour qu’on pète un plomb », résume-t-il, évoquant des « pressions » et des «humiliations » : «Ça arrive régulièrement qu’on soit contrôlés, et on nous hurle dessus devant les usagers ». D’après lui, la cadence imposée est telle qu’elle provoque régulièrement des risques d’accident, bien qu’il s’agisse d’un bus en site propre. «Moi je n’ai pas envie de rouler comme un malade, assure-t-il, et d’avoir un mort sur la conscience ». Les passagers montent, le chauffeur garde en permanence un œil sur son tableau de marche, où figure notamment les minutes qui séparent son bus de celui qui le précède. «Si c’est 4 ou 5 minutes ça va, glisse-t-il, mais au-delà ça commence à devenir compliqué ».
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