En France, la concurrence sur le marché, notamment par de nouveaux entrants, n’est pas sans conséquence sur les opérateurs historiques dans le secteur de l’énergie. L’ouverture progressive à la concurrence des marchés de l’électricité et du gaz naturel européens au cours de la dernière décennie fait actuellement évoluer le rôle de l’État dans ces secteurs. Bien qu’il soit encore limité (environ 2 % pour l’électricité et 3 % pour le gaz), le taux de changement de fournisseur par trimestre dans le secteur de l’énergie a récemment augmenté en France: si EDF reste largement dominante, elle a perdu environ 100 000 clients par mois (résidentiels et non résidentiels) au cours des douze derniers mois. De plus, l’accès à une source d’approvisionnement énergétique importante au niveau de gros reste limité en raison de la forte intégration verticale d’EDF, ainsi que de son contrôle de la plupart des capacités de production et de sa position de force sur le marché de détail. En outre, l’engagement d’ouvrir les marchés semble être contrebalancé par certaines mesures préjudiciables à la concurrence (par exemple, le recours de l’État à une clause dérogatoire d’investissement qui restreint l’accès des concurrents aux concessions hydroélectriques exploitées par EDF). L’opposition entre l’héritage des investissements passés et l’apparition de structures de marché nouvelles et évolutives oblige à hiérarchiser les objectifs et à trouver des solutions pour les politiques énergétiques de la France. Il se peut également que l’État n’ait pas la capacité suffisante pour soutenir les besoins d’investissement prévus de 70 à 80 milliards d’EUR en faveur d’EDF au cours des cinq prochaines années. Il est essentiel de résoudre ces questions pour permettre le bon fonctionnement du marché de l’électricité, ainsi que la Cour des comptes française et l’autorité de la concurrence l’ont souligné.
« Previous Post: Vers la fin du cumul des mandatures
Next Post: Berlin à l’heure de la Wii »